Projet initié dès l’année 2004, la facture d’un nouvel orgue pour la chapelle du grand séminaire de Namur a été confiée au facteur d’orgues Rudi JACQUES de Hastière. L’inauguration de l’instrument eut lieu le 19 avril 2009.
Cet orgue comporte 850 tuyaux et 14 jeux répartis sur deux claviers manuels et un pédalier. Tous ces tuyaux ont été réalisés en atelier suivant les pratiques en vigueur au XVIIIème siècle.
Le nouveau buffet est fortement inspiré par l’orgue de Formigine (Italie) construit par Domenico Traeri en 1690. Il est construit en chêne du pays à l’exception du dos, en pin. Le tout est assemblé et décoré à l’ancienne. La décoration est composée de moulures et de claires-voies en chêne aux motifs de feuilles au sommet des tuyaux. Le meuble a été ciré et lustré à chaud.
L’ancien buffet de Link (opus 319), également en chêne, a été restauré pour accueillir la pédale avec ses 2 sommiers, ses mécaniques, son soufflet et ses tuyaux de Soubasse 16’.
« Depuis son avènement dans les églises vers le XIème siècle, l’orgue n’a cessé de réunir autour de lui artistes et artisans, musiciens, organistes et facteurs d’orgues. La fusion de leurs arts respectifs sont depuis au service de la louange de Dieu.
Instrument parfait pour accompagner les voix d’une foule immense ou la mélodie d’une petite flûte, l’orgue attire par la richesse de ses sons et la complexité de ses mécaniques. Sa place idéale en tribune, entre ciel et terre, fait qu’il intercède et porte nos prières. L’orgue est méconnu et reste chargé de mystère … »
Rudi Jacques, facteur d’orgues, Hastière
« La formation liturgique et musicale des futurs prêtres requiert un investissement de qualité, une excellence : l’Eglise doit donner à ses futurs prêtres en formation le meilleur d’elle-même, de ses talents, des ressources de son art religieux, des richesses de son patrimoine musical, des trésors de son chant sacré, pour offrir à Dieu, par ces cœurs de jeunes dévoués à son service, l’action de grâce d’une Beauté qui vient de Lui.
L’orgue est appelé depuis toujours, et à juste titre, le « roi des instruments musicaux», parce qu’il reprend tous les sons de la création et se fait l’écho de la plénitude des sentiments humains, de la joie à la tristesse, de la louange à la lamentation. En outre, par la merveille ingénieuse de sa réalisation, l’orgue traduit quelque chose de la grandeur de Dieu, transcendant la sphère simplement humaine et renvoyant au divin. Les multiples possibilités de l’orgue nous rappellent d’une certaine façon l’immensité et la magnificence de Dieu.
Au-dessus du titre de beaucoup de ses partitions, Jean-Sébasien Bach a écrit les lettres S.D.G., c’est-à-dire Soli Deo Gloria (à Dieu seul la gloire). Et Anton Bruckner mettait pour sa part en en-tête « dédié au Bon Dieu ».
Notre orgue n’est-il pas, somme toute, une image de l’Eglise que nous formons ? Le vent qui va traverser ses tuyaux est comme l’Esprit Saint qui anime les croyants pour chanter Dieu et les unir en un seul corps.
Chanoine Joël Rochette, recteur du Grand Séminaire de Namur